Quel aurait été le regard du général de Gaulle sur ce qui se passe actuellement à La Réunion et en France métropolitaine, surtout à l'occasion de ces Sénatoriales ? Les partis politiques ont perdu de leur ascendant sur leurs électeurs et grands électeurs. Et le Sénat pourrait devenir une chambre de blocage à la politique du gouvernement. Drôle de paradoxe.
Pour information, Charles de Gaulle a toujours combattu le système des partis. Et, il voulait réduire le Sénat, à une simple chambre consultative (fusion avec le Conseil économique et social). C'était le deuxième élément de son référendum de 1969. Le premier était la régionalisation.
A une dimension moindre, Paul Vergès qui à 17 ans, a rejoint le général de Gaulle au début de la Seconde guerre mondiale, s'est inscrit dans une posture similaire. Le chef historique du parti communiste, à partir des années 80, a souvent appelé au "rassemblement au delà des clivages politiques".
Hormis quelques alliances de circonstance pour au moins donner l'impression qu'il est au-dessus des partis, Paul Vergès s'est souvent heurté à la logique des partis. Et c'est encore le cas lors ces Sénatoriales. La présence de Michel Dennemont (Modem) n'en fait pas une liste d'ouverture au sens étymologique du terme. Mais au moins lui, il a eu le mérite d'essayer (on peut toujours discuter des raisons).
Le paradoxe, c'est qu'aujourd'hui il a besoin du système des partis pour réussir son pari de faire deux sièges aux Sénatoriales. Il doit d'une part rassembler les communistes et surtout les municipalités aux couleurs du PCR (le Port, La Possession, Saint-Paul, Sainte-Suzanne et Saint-André), pour espérer atteindre son objectif.
Paul Vergès s'est déplacé avec sa liste jusqu'à la mairie de Saint-Paul, présenter son projet à la député-maire communiste Huguette Bello et à ses grands électeurs. Comme quoi un parti politique, ça a aussi ses avantages. Michel Vergoz lui ne compte que sur les grands électeurs socialistes pour siéger au palais de Luxembourg. Si les 281 respectent la discipline du PS, le conseiller régional sera aussi sénateur.
C'est aussi vrai pour la tête de "L'Union pour La Réunion". Michel Fontaine et ses colistiers sont soutenus par huit partis ou mouvements politiques : La Réunion en confiance, l'UMP, le Nouveau centre, Emergence Réunion, Divers droite, Objectif Réunion, AMPR et la Gauche moderne. Toutefois, une question se pose et elle est essentielle : que pèsent réellement ces structures et que représentent-elles en grands électeurs ?
Les Régionales 2010 et les Cantonales 2011 ont confirmé la perte de crédibilité et de légitimité des partis politiques traditionnels. Cette perte est liée en général au rejet des hommes politiques. Jean-Paul Virapoullé, s'il avait eu l'investiture UMP pour les Régionales 2010 et les Sénatoriales 2011, se serait placé dans cette posture.
Si le sénateur sortant ne rejette pas les partis (en son temps il a su s'en servir pour ses ambitions personnelles), il a toujours fait valoir une certaine indépendance par rapport aux partis politiques, surtout depuis qu'il a perdu la mairie de Saint-André en 2008. L'ancien maire a joué bon perdant. Sa traversée du désert, il l'a acceptée sans se plaindre.
A La Réunion, l'homme de Droite est même devenu un opposant, surtout par rapport à la Région Réunion et à son président Didier Robert. Les Sénatoriales ont conforté ce positionnement (investiture UMP à Michel Fontaine).
Si l'on ajoute par ailleurs ses combats institutionnels, sa dimension politique et ses coups de gueule contre Paris (plus souvent de la mise en scène bien amenée, puisque le parlementaire fait partie du groupe UMP au Sénat), Jean-Paul Virapoullé est devenu le vilain petit canard de son camp politique, le mal-aimé, le SPF (Sans parti fixe)… On arrête là, c'est pour éviter les larmes.
Dans ce jeu de grand écart permanent, le parlementaire a su toucher les centristes, et aussi une partie des "Modéré" du Conseil général. En congé puis suspendu de l'UMP, Jean-Paul Virapoullé se retrouve dans une situation plus ou moins inattendue : participer au grand mouvement au Centre. Créer un autre parti centriste à La Réunion (plus grand).
Alors pour ces Sénatoriales, va-t-on assister au système des partis avec le respect des règles et de la discipline dans chaque camp, ou à la volonté de certains hommes politiques à fonctionner autour d'un axe, le Centre, avec des marges suffisantes pour des discussions, du centre droit au centre gauche ?
Réponse dimanche 25 septembre vers 16 heures.
Pour information, Charles de Gaulle a toujours combattu le système des partis. Et, il voulait réduire le Sénat, à une simple chambre consultative (fusion avec le Conseil économique et social). C'était le deuxième élément de son référendum de 1969. Le premier était la régionalisation.
A une dimension moindre, Paul Vergès qui à 17 ans, a rejoint le général de Gaulle au début de la Seconde guerre mondiale, s'est inscrit dans une posture similaire. Le chef historique du parti communiste, à partir des années 80, a souvent appelé au "rassemblement au delà des clivages politiques".
Hormis quelques alliances de circonstance pour au moins donner l'impression qu'il est au-dessus des partis, Paul Vergès s'est souvent heurté à la logique des partis. Et c'est encore le cas lors ces Sénatoriales. La présence de Michel Dennemont (Modem) n'en fait pas une liste d'ouverture au sens étymologique du terme. Mais au moins lui, il a eu le mérite d'essayer (on peut toujours discuter des raisons).
Le paradoxe, c'est qu'aujourd'hui il a besoin du système des partis pour réussir son pari de faire deux sièges aux Sénatoriales. Il doit d'une part rassembler les communistes et surtout les municipalités aux couleurs du PCR (le Port, La Possession, Saint-Paul, Sainte-Suzanne et Saint-André), pour espérer atteindre son objectif.
Paul Vergès s'est déplacé avec sa liste jusqu'à la mairie de Saint-Paul, présenter son projet à la député-maire communiste Huguette Bello et à ses grands électeurs. Comme quoi un parti politique, ça a aussi ses avantages. Michel Vergoz lui ne compte que sur les grands électeurs socialistes pour siéger au palais de Luxembourg. Si les 281 respectent la discipline du PS, le conseiller régional sera aussi sénateur.
C'est aussi vrai pour la tête de "L'Union pour La Réunion". Michel Fontaine et ses colistiers sont soutenus par huit partis ou mouvements politiques : La Réunion en confiance, l'UMP, le Nouveau centre, Emergence Réunion, Divers droite, Objectif Réunion, AMPR et la Gauche moderne. Toutefois, une question se pose et elle est essentielle : que pèsent réellement ces structures et que représentent-elles en grands électeurs ?
Les Régionales 2010 et les Cantonales 2011 ont confirmé la perte de crédibilité et de légitimité des partis politiques traditionnels. Cette perte est liée en général au rejet des hommes politiques. Jean-Paul Virapoullé, s'il avait eu l'investiture UMP pour les Régionales 2010 et les Sénatoriales 2011, se serait placé dans cette posture.
Si le sénateur sortant ne rejette pas les partis (en son temps il a su s'en servir pour ses ambitions personnelles), il a toujours fait valoir une certaine indépendance par rapport aux partis politiques, surtout depuis qu'il a perdu la mairie de Saint-André en 2008. L'ancien maire a joué bon perdant. Sa traversée du désert, il l'a acceptée sans se plaindre.
A La Réunion, l'homme de Droite est même devenu un opposant, surtout par rapport à la Région Réunion et à son président Didier Robert. Les Sénatoriales ont conforté ce positionnement (investiture UMP à Michel Fontaine).
Si l'on ajoute par ailleurs ses combats institutionnels, sa dimension politique et ses coups de gueule contre Paris (plus souvent de la mise en scène bien amenée, puisque le parlementaire fait partie du groupe UMP au Sénat), Jean-Paul Virapoullé est devenu le vilain petit canard de son camp politique, le mal-aimé, le SPF (Sans parti fixe)… On arrête là, c'est pour éviter les larmes.
Dans ce jeu de grand écart permanent, le parlementaire a su toucher les centristes, et aussi une partie des "Modéré" du Conseil général. En congé puis suspendu de l'UMP, Jean-Paul Virapoullé se retrouve dans une situation plus ou moins inattendue : participer au grand mouvement au Centre. Créer un autre parti centriste à La Réunion (plus grand).
Alors pour ces Sénatoriales, va-t-on assister au système des partis avec le respect des règles et de la discipline dans chaque camp, ou à la volonté de certains hommes politiques à fonctionner autour d'un axe, le Centre, avec des marges suffisantes pour des discussions, du centre droit au centre gauche ?
Réponse dimanche 25 septembre vers 16 heures.